Les dangers naturels constituent un risque majeur pour les communes, directement ou indirectement.
Les causes des dangers naturels sont principalement d'ordre climatique, météorologique, géologique ou tectonique. Chaque année, le canton de Berne fait face à de nombreux dommages dus à des causes naturelles, et la tendance est à la hausse en raison du réchauffement climatique. Les communes situées en région de montagne ou à proximité d'un cours d'eau sont plus souvent touchées.
Définition
Un tremblement de terre (ou séisme) est un ensemble de secousses du sol à grande échelle. Les mouvements des plaques tectoniques produisent des tensions dans la croûte terrestre, qui sont libérées subitement en produisant des secousses. L'énergie sismique ainsi dégagée se propage sous forme d'ondes depuis l'épicentre, à travers la croûte terrestre et à la surface du sol. On ne peut ni éviter les tremblements de terre ni les prédire de manière fiable. Les systèmes volcaniques actifs peuvent également être à l'origine d'une activité sismique.
En Suisse, les tremblements de terre sont principalement dus aux mouvements des plaques continentales africaine et européenne. L'aléa sismique est réparti inégalement dans le pays.
Dans le canton de Berne, on distingue trois grandes zones d'aléa sismique:
- Zone Z1a et b (Jura bernois, Mittelland bernois, y c. vallée de l'Aar jusqu'à Thoune et Haslital)
- Zone Z2 (Préalpes, en particulier Simmental jusqu'à Interlaken, et région de Grindelwald jusqu'à Innertkirchen et jusqu'au Brünig)
- Zone Z3a (Gessenay et Haut-Simmental, vallée de la Kander et Lauterbrunnen)
Outre le facteur tectonique, le risque sismique dépend de la nature géologique du sous-sol, du type de constructions et de la concentration de personnes et de biens.
La magnitude des secousses se mesure sur l'échelle de Richter. On utilise par ailleurs des échelles d'intensité pour exprimer la force d'un séisme à travers ses effets sur le paysage, les bâtiments et les infrastructures.
Compétences et processus
En vertu du principe de subsidiarité, les actions à entreprendre à la suite d'un séisme majeur incombent en premier lieu aux communes, puis au canton et à la Confédération. Les opérations de sauvetage et de dégagement sont effectuées par des corps de sapeurs-pompiers spécialement formés à ces tâches, par l'Élément cantonal d'intervention en cas de catastrophe (ECIC) et par les troupes de sauvetage de l'armée. Le canton se charge d'évaluer l'état des bâtiments, tandis que les communes accomplissent les tâches liées aux répercussions du séisme, par exemple l'accueil et le ravitaillement des personnes touchées. Mais la gestion efficace d'un séisme passe aussi par des mesures de prévention bien avant qu'il se produise: il s'agit de construire des bâtiments capables d'y résister.
Pour plus d'informations, consultez les dossiers de l'OFPP sur les dangers:
Définition
On regroupe sous le phénomène qualifié de «processus de chute» les chutes de pierres et de blocs, les chutes de rocher et les éboulements. Les processus de chute désignent des mouvements de terrain au cours desquels des pierres et des blocs de rocher se détachent d'une pente raide dans des régions rocheuses et des zones de roches meubles, puis roulent en aval. Une chute de pierres et de blocs se caractérise par un écroulement soudain de pierres et de blocs isolés d'un volume total inférieur à 100 mètres cubes (chute de pierres: pierres de taille inférieure à 0,5 m3; chute de blocs: blocs de taille oscillant entre 0,5 et 2 m3). Lors d'une chute de rocher, une masse compacte de roche de plus de 100 mètres cubes se détache de la paroi rocheuse (avec des blocs inférieurs à 2 m3). Un éboulement désigne le détachement de très gros volumes de roche (un à plusieurs millions de m3). Il se caractérise par des vitesses de chute élevées et par de fortes interactions entre les éléments.
Compétences et processus
Voir la page Plan d'urgence en cas de dangers naturels
Définition
La notion de glissement regroupe les glissements de terrain, les coulées de boue et les laves torrentielles. Elle désigne des mouvements glissant vers l'aval de parties de pentes constituées de roche solide ou meuble et de terre. Ce phénomène peut survenir sur des pentes modérément inclinées à raides (de 10 à 40 degrés). Les glissements de terrain se présentent sous des formes très diverses (p. ex. s'agissant de la profondeur de la surface de glissement) et se déroulent de manière très variable. Certains glissements sont permanents, d'autres spontanés.
Les coulées de boue (mélange de roche meuble, de sol et d'eau) ont une teneur en eau supérieure et sont plus liquides, raison pour laquelle elles coulent plus rapidement vers la vallée. Elles peuvent donc être imprévisibles et avoir un effet destructeur. Alors que les coulées de boue se forment dans le sol et coulent vers la vallée le long de la surface d'une pente, les laves torrentielles, elles, se forment dans le lit d'un ruisseau et se déversent dans la vallée (cf. fiche «dangers hydrologiques»).
Compétences et processus
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Définition
On regroupe sous la dénomination «avalanches» les avalanches de neige (avalanche coulante et avalanche poudreuse) et les avalanches de glace. Les avalanches se déclenchent dans des zones sans forêt à partir d'une pente d'environ 30 degrés. Des plaques de neige se détachent dans la zone de rupture et glissent vers la vallée sur une couche lisse. Une plaque de neige peut dévaler la pente de manière compacte ou se transformer en avalanche poudreuse au cours de sa descente. Dans ce cas, la neige ou le mélange de neige et d'air s'écoule ou se disperse à grande vitesse, développant une force importante et entraînant davantage de neige sur son passage.
Les avalanches coulantes (avalanche de neige mouillée, avalanche de fond) se déclenchent surtout au printemps et durant les périodes de dégel. Les avalanches de glace sont constituées de glace provenant de glaciers.
Dans la zone de dépôt, où la pente est inférieure à 25 degrés ou s'atténue progressivement, l'avalanche s'arrête. La couche de neige ainsi accumulée peut atteindre plusieurs mètres d'épaisseur et contenir des matériaux charriés comme du bois et des pierres.
Compétences et processus
La coordination générale incombe à la commune. Selon les infrastructures concernées, certaines compétences ressortissent à la Confédération ou au canton (p. ex. si des routes nationales ou cantonales sont endommagées), ou à des personnes privées, telles que des entreprises ferroviaires (p. ex. si des voies de chemin de fer sont recouvertes par des masses de neige). Le service des avalanches évalue le danger en permanence et, au besoin, dépose une demande portant sur des mesures préventives devant le conseil communal.
L'Office des forêts et des dangers naturels peut apporter un soutien technique à l'élaboration d'un plan d'urgence sur les avalanches.
Définition
La notion de «danger hydrologique» comprend les processus suivants.
Une «crue» est un phénomène lors duquel le niveau ou le débit d'une surface d'eau dépasse un seuil défini. Si, à cette occasion, un cours d'eau sort de son lit ou un plan d'eau déborde, on parle d'«inondation».
Une lave torrentielle (appelée aussi «coulée torrentielle» ou «torrent de boue») est un mélange pâteux, constitué d'eau et de matériaux solides ‒ sable, gravier, pierres, blocs, bois ‒, avec une proportion élevée de substances dures et s'écoulant souvent à grande vitesse. Des laves torrentielles surviennent à la suite de fortes précipitations, d'un ruissellement de surface, de crues ou d'inondations.
Les crues, les inondations et les laves torrentielles provoquent l'érosion de la berge ou du lit (arrachement de roche et de matériaux meubles de la berge) et l'épandage d'alluvions (dépôt de matières solides charriées par l'eau sur la zone submergée).
En cas de fortes précipitations, les canalisations ne sont souvent pas en mesure d'absorber toute l'eau, ce qui entraîne des retenues d'eau en raison des grandes quantités de ruissellements de surface qu'il faut maîtriser.
Compétences et processus
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Définition
La notion d'«intempéries» regroupe les phénomènes météorologiques suivants: tempête, orage, foudre et grêle. Une tempête se traduit par un vent fort de plus de 75 km/h ou de force 9 sur l'échelle de Beaufort. Lorsqu'une vitesse moyenne de 117 km/h (force 12) est enregistrée sur une durée d'au moins dix minutes, on parle d'un «ouragan». Si la durée est plus courte, il est question de «rafales d'ouragan».
Les orages sont des décharges d'électricité atmosphérique accompagnées d'éclairs, de tonnerre et de courtes pluies intenses qui surviennent dans des cumulonimbus. Ils trouvent leur origine dans de puissants mouvements verticaux de masses d'air dans les couches inférieures de l'atmosphère.
La grêle est un type de précipitation solide qui prend la forme de billes ou de boules de glace d'un diamètre supérieur à cinq millimètres.
Dans le canton de Berne, les fortes tempêtes de type ouragan ont lieu essentiellement en automne et en hiver, alors que les rafales d'ouragan peuvent se produire à n'importe quelle saison en Suisse. Les orages de chaleur surviennent le plus souvent en été. Pour le canton de Berne, il est difficile d'estimer la fréquence régionale des tempêtes. En Suisse, la grêle sévit surtout en été par vents d'ouest et de nord-ouest, avec une concentration régionale dans l'ouest de l'Oberland bernois et dans l'Emmental.
Compétences et processus
Ce sont les communes qui sont chargées de la coordination globale. Selon l'infrastructure touchée, la Confédération, le canton ou des entreprises privées peuvent aussi assumer certaines tâches (l'Office fédéral des routes si des routes nationales sont endommagées, l'Office des ponts et chaussées si des routes cantonales sont endommagées, et des exploitants d'installations, tels que des entreprises ferroviaires, si des voies de chemin de fer sont touchées).
Définition
Le danger de fortes chutes de neige concerne les régions de basse altitude, où ce phénomène arrive rarement, par exemple le Plateau suisse. Constituée de cristaux de glace, la neige est une forme de précipitation solide. La température et l'humidité de l'atmosphère influencent la forme des cristaux et, en définitive, la consistance et les propriétés de la neige (p. ex. mouillée ou sèche); la vitesse du vent pendant et après les précipitations joue également un rôle (p. ex. formation de congères).
En Suisse, de fortes chutes de neige se produisent par exemple lorsque des masses d'air maritime chargées d'humidité s'accumulent contre les Alpes en hiver. Selon la durée et l'intensité des précipitations, un épais manteau neigeux peut se former même sur le Plateau.
Les avalanches et leurs effets sont traités dans une fiche distincte.
Compétences et processus
L'impact des fortes chutes de neige concerne notamment la circulation routière et ferroviaire. Les compagnies de chemin de fer doivent veiller à la fluidité du trafic ferroviaire. C'est à elles qu'il incombe d'acheminer à bon port les personnes bloquées sur des voies ou des routes. Si elles ne sont plus en mesure de le faire, les communes prennent le relais en organisant rapidement l'hébergement et le ravitaillement de ces personnes.
Définition
Selon l'Organisation météorologique mondiale, une vague de froid se caractérise par une baisse importante et significative de la température de l'air près de la surface de la terre. Ce phénomène dure au moins deux jours et touche un territoire étendu. Les épisodes hivernaux normaux ne représentent pas un danger pour la protection de la population. C'est pourquoi il n'est question ici que d'évènements qui, du fait de leur durée et de leur intensité, empêchent les services hivernaux d'en maîtriser les conséquences par leurs propres moyens.
Pour des raisons physiques, la combinaison de grandes vagues de froid et de fortes chutes de neige est extrêmement rare étant donné que l'air très froid ne contient que peu d'humidité. Dans ces conditions, seules de faibles chutes de neige sont possibles. Les évènements météorologiques comportant d'importantes chutes de neige ne font pas partie de la fiche «Vague de froid», mais sont décrits dans les fiches «Fortes chutes de neige» et «Avalanches».
Compétences et processus
Les vagues de froid constituent un danger avant tout pour les personnes sans abri ou appartenant à des groupes sociaux marginaux. Les communes sont responsables d'encadrer et héberger ces personnes. Au surplus, les vagues de froid peuvent avoir un impact sur le trafic routier (surcroît d''accidents et d'embouteillages) ou ferroviaire (aiguillages gelés). Les compagnies de chemins de fer sont en première ligne pour acheminer à bon port les personnes bloquées sur des voies. Si elles ne sont plus en mesure de le faire, notamment en cas de routes bloquées, les communes prennent le relais en organisant rapidement l'hébergement et le ravitaillement des personnes touchées.
Définition
On entend par vague de chaleur une période de plusieurs jours et nuits consécutifs, marquée par une chaleur parfois étouffante et durant laquelle un certain seuil est dépassé. L'Office fédéral de météorologie et de climatologie (MétéoSuisse) émet des alertes canicule à l'intention de la population sur la base de la température moyenne journalière attendue, mesurée sur 24 heures. Il distingue trois niveaux d'alerte et ne parle de vague de chaleur que lorsque le niveau 3 est atteint (soit une température moyenne journalière de 25 °C ou plus pendant au moins trois jours consécutifs). Par ailleurs, d'un point de vue météorologique, on parle de jour tropical lorsque la température maximale journalière excède 30 °C.
Depuis 1950, la fréquence et la durée des vagues de chaleur ont augmenté à l'échelle mondiale. En Suisse, elles se produisent généralement en lien avec des situations stables de haute pression estivale (anticyclones). MétéoSuisse prédit une augmentation de la fréquence, de la longueur et de l'intensité des vagues de chaleur à l'avenir en raison du changement climatique. La chaleur est particulièrement élevée dans les villes et les agglomérations, car les multiples surfaces imperméabilisées absorbent le rayonnement solaire et réchauffent ainsi l'environnement.
Compétences et processus
En cas de vague de chaleur, les compétences sont réparties entre plusieurs acteurs. MétéoSuisse prévient la population de vagues imminentes. Le canton informe et sensibilise la population en amont (dès le début de l'été), en particulier les groupes de personnes à risque, des dangers des fortes chaleurs pour la santé et des mesures que l'on peut prendre pour s'en prémunir. Lorsqu'une vague de chaleur est annoncée, le canton informe aussi activement les spécialistes et les autorités responsables de protéger la population face à la chaleur. Le Service de la protection de la population assiste les communes dans la préparation de mesures de prévention (p. ex. systèmes d'entraide ou îlots de fraîcheur).
Définition
On entend par sécheresse une situation dans laquelle les précipitations ou l'eau disponible ne suffisent pas à couvrir les besoins sur une période prolongée. Selon la durée, l'intensité et les conséquences, on opère généralement une distinction entre sécheresse météorologique, hydrologique, agricole ou socio-économique.
Une sécheresse peut en principe survenir indépendamment des températures ambiantes et même en hiver. Toutefois, elle se produit souvent conjointement avec de hautes températures et est alors accentuée par une évaporation accrue.
De nombreuses conséquences sont dues non seulement à la sécheresse, mais aussi à des facteurs ayant trait à la chaleur, lesquels sont présentés séparément dans la fiche «Vague de chaleur».
Compétences et processus
Les communes sont responsables de l'approvisionnement en eau potable et prennent des mesures pour que l'alimentation reste assurée en cas de sécheresse. Les exploitants d'alpages veillent eux-mêmes à la disponibilité de réserves d'eau en suffisance. Les communes peuvent autoriser le pompage temporaire de certaines eaux de surface, notamment pour l'agriculture. Le canton fixe des seuils en dessous desquels les plans d'eau ne doivent pas descendre (débits de dotation) et peut aussi interdire complètement le pompage de tout ou partie des plans d'eau.
Définition
Par incendie de forêt, on entend tout feu de forêt incontrôlé. L'absence ou la faiblesse des précipitations pendant plusieurs semaines ou mois entraînent une sécheresse. Lorsqu'à cette dernière s'ajoutent des températures élevées, les conditions sont réunies pour des incendies de forêt. En Suisse, on parle d'incendies majeurs lorsque les flammes touchent une superficie de plus de quatre hectares. La plupart du temps, les incendies se déclenchent à l'extérieur de la forêt avant de s'étendre à la zone boisée.
Un quart environ des incendies de forêt sont dus à une cause naturelle (foudre). Ils s'observent surtout dans les vallées du sud, où des orages éclatent souvent l'après-midi en été. Les autres incendies de forêt sont d'origine humaine. Ils se déclarent souvent à proximité des chemins, des routes et des foyers.
Les différents types d'incendies de forêt se distinguent en fonction de la végétation touchée: le feu couvant brûle la végétation qui se trouve au sol (feuilles mortes, herbes, rameaux et autres bois morts). Le feu de cimes monte jusqu'à la cime des arbres et peut changer rapidement de comportement s'il dépasse la couverture des couronnes. Enfin, le feu de sol ou feu souterrain brûle sous la surface du sol, dans les souches ou à l'intérieur des racines mortes. Ce type de feu peut se propager sous la terre sur de grandes distances et donner naissance à un feu couvant plus loin.
www.be.ch/incendie-foret
Compétences et processus
La maîtrise d'incendies de forêt relève de la compétence des sapeurs-pompiers et de leurs partenaires de sauvetage. Ce sont en général les communes qui sont chargées de la coordination globale. L'OFDN évalue le danger en permanence et publie des recommandations adaptées au degré de risque. L'interdiction de faire du feu est prononcée par les préfectures.
La division Dangers naturels de l'OFDN et l'Assurance immobilière Berne apportent leur concours à l'élaboration d'un plan d'intervention. Les communes qui bénéficient en premier lieu d'une assistance sont celles présentant un risque moyen (jaune) selon l'analyse des dangers.
Précisions concernant les dangers gravitaires
Pour les dangers naturels gravitaires (glissements ou effondrements de terrain, laves torrentielles), les communes concernées élaborent un plan d'urgence en collaboration avec le Service de la protection de la population (guide de planification d'urgence dangers naturels).
Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter les liens suivants:
Plan d'urgence en cas de dangers naturels
Guide de planification d'urgence «dangers naturels» du canton de Berne
Le canton émet en outre des recommandations sur l'élaboration d'autres plans d'urgence en lien avec les dangers naturels.